La taille des arbres fruitiers et des pommetiers

Daniel Reid

 

La taille des arbres fruitiers et des pommetiers

 

Pourquoi tailler un arbre fruitier? Quels sont les types de taille? À quel moment tailler les branches? Quelle forme doit-on donner à l’arbre? Comment favoriser la mise à fruit? Pour peu que vous sachiez répondre à ces questions, vous serez en mesure de faire les interventions nécessaires pour maintenir vos arbres en santé, fleuris au printemps et remplis de fruits à l’automne...

 

Pourquoi tailler un arbre fruitier?

 

On taille un arbre fruitier pour enlever les parties mortes ou malades, faire pénétrer le soleil, améliorer l’aération de l’arbre et favoriser la mise à fruit. La taille permet au soleil de mieux pénétrer l’épaisseur du feuillage. La taille favorise aussi la croissance de toutes les parties de l’arbre. De plus une bonne aération de l’arbre réduit les risques de maladies liées à la prolifération des champignons en milieu humide.

Une erreur que les jardiniers amateurs font souvent, consiste à tailler les branches comme s’il s’agissait d’une haie c’est-à-dire en ne coupant que les extrémités. Ce type de taille peut convenir aux pêchers et aux abricotiers qui réagissent bien au raccourcissement des rameaux, mais pour la majorité des arbres fruitiers, il vaut mieux s’abstenir de raccourcir le bout des branches car le maintien de la tronc%20étranglé%20couleurvigueur de l’arbre et la transformation des bourgeons à feuille en bourgeons à fruit répond à une toute autre stratégie de taille!

Les trois types de taille

Il y a 3 types de tailles : les tailles de formation, d’entretien et de rajeunissement qui correspondent aux différents âges de l’arbre.

La taille de formation

 

       Durant les premières années de croissance, il est préférable de tailler le moins possible car chaque coupe ralentit le développement de l’arbre. Le principe directeur est de s’assurer de la croissance du diamètre du tronc. Voici les principales règles à observer :

 

1-Évitez l’étranglement du tronc. Si deux branches ont leur origine à la même hauteur sur le tronc et l’étranglent, coupez une des deux branches. Dans la figure ci-contre, les deux branches à la même hauteur   étranglent le tronc. Le diamètre du tronc est moins gros après l’étranglement que la branche du côté gauche. Très tôt dans le développement de l’arbre, cette brancheaurait dû être enlevée pour maintenir le calibre (diamètre) du tronc. Il pourra alors supporter et alimenter plusieurs autres branches charpentières.

                          Étranglement du tronc       

  

Branches cassées sous le poids de la neige

2-Taillez toute branche avec un angle trop aigu (gourmand) ou qui se dédouble au bout d’un rameau.

3- Coupez toute branche cassée, morte, abîmée ou malade.

4- Enlever les branches basses, situées à 70 cm et moins du sol, qui à maturité peuvent nuire à la circulation de la tondeuse et risquent d’être arrachées d’ici là par l’affaissement de la croûte de glace sur la neige lors de la fonte du printemps.

5- Pour les arbres âgés de 2 ans (les pépinières vendent les arbres dans le début de la deuxième année), enlevez les fleurs ou les petits fruits s’il y en a, car durant la deuxième année, la vigueur doit être réservée au développement du calibre du tronc principal. Vous pourrez toutefois permettre la croissance d’un ou deux fruits pour goûter à votre production.

 

Ces directives pour la taille de formation convient aux différents arbres fruitiers en général et aux pommiers en particulier. Chaque espèce fruitière a également quelques particularités de taille de formation.

 

La taille de formation des cerisiers consiste à enlever des sections de sous-charpentières  pour que la charpentière s’allonge.

La taille de formation des poiriers consiste à retirer les gourmands près du tronc pour favoriser les branches moins verticales.

Les pruniers sont taillés comme des pommiers en gobelet, enlevez quelques gourmands s’il y a lieu.

Les abricotiers et les pêchers sont stimulés par le raccourcissement de tous les rameaux. Une forme en gobelet leur convient habituellement.

 

 

 

La taille d’entretien

 

La taille des arbres fruitiers est indispensable et devrait être effectuée à tous les ans car les bourgeons à fruit ont besoin d’une certaine vigueur pour se maintenir. S’il y a absence de taille pendant quelques années, les bourgeons à fruit redeviennent des bourgeons à feuille car la vigueur s’éparpille dans un trop grand nombre de pousses végétatives.

Nodule noir sur une charpentière d'un prunier infecté.Après les premières années, quelles branches doit-on enlever?

 Pour réaliser la taille d’entretien, faites le tour de l’arbre pour le voir sous tous les angles et prenez bien le temps de repérer les branches à couper. (1) Enlevez les branches cassées, mortes ou malades. (2) Coupez au besoin une partie des charpentières pour renouveler l’aération et l’ensoleillement. Un arbre donne des fruits de qualité dans une épaisseur de voûte d’environ 60-90 centimètres (24-36 pouces). (3) Coupez les branches qui poussent vers l’intérieur. Coupez les branches les moins récentes si des branches se superposent ou se croisent. (4) Espacez les branches de 30-45 centimètres (12-18 pouces) les unes des autres. (5) Supprimez la majorité des “gourmands”, ils sont assez faciles à reconnaître puisqu’ils pointent tout droit vers le ciel. Coupez ceux-ci parce qu’ils détournent à leur profit la sève de l’arbre. Conservez quelques gourmands moins vigoureux qui pourront se développer en branches fruitières.  Enlever toutes les parties malades (nodule noir du cerisier et du prunier)    

     

 

 

La taille de rajeunissement

 

Dans le cas où l’arbre n’a pas été entretenu pendant plusieurs années, la taille conseillée est la taille de rajeunissement. La technique consiste à faire surtout des grosses coupes sur les branches montant à la verticale. Conservez les charpentières et les sous-charpentières formant un angle de 45 degrés et + de la verticale. L’arbre tolère qu’on lui enlève annuellement 30% et +  de la végétation pendant une période allant jusqu’à 3 ans.

74Pommier 2010-276Pommier2014      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Recommandations pour bien réussir la taille des arbres fruitiers

 

Quand tailler?

 

La taille se fait après les grands froids d’hiver, habituellement de la mi-février à la fin avril. Il est plus facile de discerner l’ensemble des coupes à réaliser avant l’apparition du feuillage. On s’abstient de tailler après le 15 août pendant que l’arbre est en phase d’aoûtement.

 

L’aoûtement

Le terme «aoûtement» évoque le mois d’août. C’est que, généralement, vers la mi-août, l’écorce des jeunes pousses passe du vert au brun, le bois passant d’une consistance molle (herbacée) à une consistance dure (ligneuse). On dit alors que les branches se lignifient. À l’intérieur de la cellule, les sucres se concentrent sous forme de glycol pour résister à des températures de -30°C et moins.

Dans les régions tempérées, l’aoûtement est déclenché par la réduction de l’ensoleillement et par les baisses de température. C’est à ce moment que les plantes emmagasinent des réserves pour passer l’hiver.

 

Des actions qui dérèglent l’aoûtement

-De mauvaises pratiques culturales ou des conditions climatiques non propices à un aoûtement progressif peuvent compromettre le processus naturel de lignification.

Un apport d’engrais tardif, surtout s’il est fortement azoté : une fertilisation dépassant la fin de juillet risque d’entraîner une pousse tardive qui n’aura pas le temps de s’endurcir avant les gels meurtriers.

-Une transplantation automnale : les jeunes pousses se fanent et sèchent si la plante est transplantée trop tôt à l’automne, car le «bois» n’a pas encore atteint son plein développement.

-Un automne chaud et humide : un début d’automne sans gelées blanches rend le bois vulnérable, car les végétaux ligneux ont alors tendance à poursuivre trop tardivement leur croissance. Si un fort gel survient après cette période, il abîme alors les pousses, car ses tissus n’auront pas atteint la maturité nécessaire pour résister aux froids automnaux et hivernaux.

-Une taille à la fin de l’été : si on effectue la taille d’un arbuste ou d’un arbre trop tard à l’été, celui-ci perdra de l’énergie en émettant de nouvelles tiges qui ne seront pas en état de résister aux rigueurs de l’hiver.

-Un arrosage excessif à la fin de l’été : un arrosage régulier suffit. De la mi-juillet à la fin de septembre, les plantes qui aoûtent demandent peu d’eau.

 

 

Vigueur et angle des branches

 

Comment se décide dans un arbre fruitier si un bourgeon à feuilles devient un bourgeon à fruit et vice-versa?

La réponse réside dans la réactivité du système hormonal selon la vigueur et l’angle de la branche.

Une certaine vigueur et un bon angle de la branche sont indispensables pour la mise à fruit. L’emploi d’écarteurs pour plier les charpentières à un angle de 60 degrés et + de la verticale induit une croissance modérée de la branche et sa mise à fruit. L’écartement réduit la vigueur des branches à angle trop aigu, augmente le nombre de nouvelles pousses moins vigoureuses sur la branche et encourage la mise à fruit.

L’écartement se fait également par le poids des fruits que portent les jeunes arbres. Les pomiculteurs peuvent employer d’autres techniques d’écartement tels que : suspendre des poids aux branches ou attacher les branches au tronc ou  à une tige enfoncée au sol.

Certaines années, un trop grand nombre de fruits ont un effet inhibiteur sur l’induction florale de l’année suivante.

 

Plus l'orientation de la branche s’approche d’un angle de 60 degrés et + par rapport à la verticale, plus de bourgeons à fruits seront formés.

 

HO-49F2nouveau

 

L’usage d’écarteurs est requis pour certains arbres très vigoureux (poiriers, pommiers). L’écarteur augmente l’arcure de la branche, ce qui stimule la formation des bourgeons à fruits.  (A) montre que la branche n’est pas suffisamment arquée, (B) montre un écartement à 60 degrés de la verticale avec des rameaux secondaires souhaitables, (C) montre qu’un écartement à 70 degrés entraîne la formation de quelques gourmands verticaux et (D) montre qu’à 90 degrés, de nombreux gourmands verticaux sont produits. Les gourmands trop près du tronc principal canalisent trop de vigueur pour devenir des branches fruitières, ils doivent être enlevés. Les gourmands plus éloignés du tronc et moins vigoureux se transforment après une deuxième saison en branches porteuses de bourgeons à fruits.

 

 

La mise à fruit et la fertilisation

 

Pendant la saison de végétation, tous les organes de développement de l'arbre fruitier entrent en compétition pour accaparer les divers éléments nutritifs présents en quantité variables dans la sève. Quand l'afflux d'azote est élevé, la croissance végétative est forte. Quand les réserves d'azote diminuent, la croissance végétative diminue et favorise ainsi la formation de bourgeons à fruits.

Pour augmenter le nombre de bourgeons à fruit, il faut fertiliser très modérément en azote. La fertilisation azotée se fait au début du printemps et est surtout utilisée pour accroître la grosseur des fruits et le volume de la production totale.

 

Influence de la taille sur la production hormonale et la production

 

La taille crée un changement hormonal. On a trouvé des concentrations d'auxine, de gibbérelline et de citokinine plus grandes au début de la croissance au printemps suivant la taille d'hiver. Ce taux élevé d'hormones est suivi par une croissance plus grande jusqu'à la mi-juin. A cette date, la présence hormonale revient au niveau des arbres témoins non taillés. Les arbres taillés influencés par ces niveaux élevés d’hormones en début de saison auront produit plus de bourgeons à fruits que les arbres non taillés et entraînera une plus grosse production l’année suivante.

 

Influence de l’inclinaison des rameaux sur la production fruitière

 

Pour chacun des cultivars, trois zones sont décrites selon l'inclinaison des rameaux. La zone A comprend les branches proches de la verticale et réfère à un rameau très végétatif, portant pas ou peu de fruits. La zone B représente la gamme optimale d'angles et se distingue par sa productivité de fruits de qualité dont la teneur en sucre est maximisée. La zone C représente les inclinaisons de rameaux où le calibre et la coloration des fruits tend à diminuer. La zone de production pour chaque cultivar est résumé dans le tableau suivant :

 


La forme de l’arbre, pyramide ou gobelet?

 

            La combinaison d’un porte-greffe et d’une variété (greffon) produit un arbre ayant une forme qui lui est caractéristique.

 

 ( A) Les pommiers colonnaires ont la forme d’un arbre compact à port dressé.

( B) Les variétés de pommes Liberty, Spartan, Mc Intosh, Lobo peuvent être conduit en forme de pyramide ou de gobelet.

( C) La forme pleureur convient aux cultivars Cortland et Paulared.

La forme pyramidale convient aux  poiriers.

La forme de gobelet est très adaptée au développement des pruniers et pêchers.

Quelques jardiniers préfèrent tailler en espaliers (poirier, pommier), ce qui est intéressant pour l’apparence et l’effet esthétique dans l’aménagement paysager mais le rendement est moindre pendant plusieurs années.

Chaque forme a certains avantages. La forme pyramidale est reconnue pour donner un rendement optimum. La forme de gobelet est très appréciée car l’arbre est plus large, et donne des fruits gobeletplus facilement accessibles du sol. Choisissez la forme de gobelet si le port de l’arbre le permet et si vous avez l’espace nécessaire pour son déploiement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

             Forme gobelet                              Forme pyramide            Pommier colonnaire

 

 

pleureur gobelet    pyramideweb                  

 

Pommier de forme gobelet                         Poirier de forme pyramide                            Pommier de forme pleureur

fruitier%203%20ansCerisier Poirier    

 Pommier de 3 ans peu taillé                           Cerisier Stella 8 ans                            Poirier Beauté Flamande 8 ans                                   

 

La mise à fruit

La mise à fruit aura lieu tôt si vous choisissez un porte-greffe nanisant. Les pommiers ‘standards’ et ‘semi vigoureux‘ auront des fleurs et des fruits vers la 8e année alors que les ‘très nains’ ont des fleurs dès la deuxième année. Le poirier met environ 5 ans avant de porter des fruits alors que les cerisiers, pruniers, abricotiers et pêchers peuvent offrir quelques fruits dès la 3e année.

                Durant les 5-6 premières années, vous pourrez favoriser la mise à fruit en taillant le moins possible. S’il y a lieu, effectuez seulement les coupes de formation. Dans le bourgeon terminal de la branche se trouve une hormone qui induit le grossissement de la branche et la mise à fruit des bourgeons situés sur celle-ci lorsqu’elle n’est pas taillée. Le fait de tailler le bout d’une branche diminue grandement cet hormone et fera pousser la branche d‘une longueur supérieure que si elle n’avait pas été coupée. Le diamètre d’une branche non taillée augmente plus et il s’y forme plus facilement des bourgeons à fruits. C’est pourquoi habituellement on ne taille pas les extrémités!

Les porte-greffes

99% des arbres fruitiers sont greffés. La partie racinaire jusqu’à 10 cm au-dessus du sol s’appelle le porte-greffe. Le scion ou greffon qui lui est greffé est la partie aérienne de l’arbre. Le porte-greffe définit la vigueur, la hauteur, la largeur et la récolte. Le greffon détermine la variété et le type de port : pyramidal, gobelet, pleureur, colonnaire, ….

Les pommiers ont différentes dimensions allant du porte-greffe ‘très nain’ à  ‘standard’ :

Classe                                                  Nom                     Hauteur              Largeur                                Récolte

Très nain                                            EM-9                     2,5m                     2-2,5m                 25 kg    ‘’

Nain                                          O-3    EM-26                  3,5m                     2-4,0m                 40 kg    ‘’

Semi-nain                                          EM-7                     4,5m                     4-5,0m                 80 kg    ‘’

Semi-vigoureux                MM-106 MM-111         5,0m                     4-6,5m               100 kg   ‘’

Standard                                    Robusta                       6-8,0m                 6-9,0m               300 kg   ‘’

Les pommiers colonnaires sont habituellement assez vigoureux. Voir l’article décrivant les principaux pommiers colonnaires disponibles au Québec :               http://pages.axion.ca/arbresfruitiers/fruitiers.htm#colonnaires 

 

porte-greffe-gris

 

6-9 m

 

 

 

5,0 m

 

4,5 m

 

3,5 m

 

2,5 m

 

 

 

 

 

 

                              

EM-9           Ottawa-3      EM-26        EM-7             MM-111                 Robusta

Très nain      Nain             Nain           Semi-nain    Semi-vigoureux      Standard

 

Pour le choix d’un pommier, préférez généralement le porte-greffe ‘très nain’ EM-9. Celui-ci s’adapte bien à tous les types de sol y compris les sols argileux. Les fruits sont produits dès la deuxième année. Plusieurs consommateurs se laissent parfois trompés par les termes ‘nain’ et ‘semi-nain’ qui réfèrent à des arbres assez volumineux qui produisent une quantité considérable de fruits. Si vous avez peu d’espace, choisissez plutôt le porte-greffe colonnaire.

                Pour les autres arbres fruitiers, leur dimension varie également en fonction de leurs porte-greffes. Les poiriers sont généralement issus de porte-greffes ‘semi-nains’ ou ‘standards’. Les pruniers sont  de porte-greffes ‘semi-nains’. Les cerisiers sont de porte-greffes ‘semi-vigoureux’. Les abricotiers, ‘très nains’. Les pêchers sont ‘très nains’ sauf les variétés Reliance et Flamin Fury dont le porte-greffe est ‘semi-nain’.

 

Nom de la variété et du porte-greffe

 

Lorsque vous achetez un arbre ou lorsque vous faites l’acquisition d’une propriété qui possède déjà un ou des arbres fruitiers, informez-vous si possible pour connaître les noms des variétés et porte-greffes et l’année de la plantation. Conservez l’information par écrit. En connaissant ces caractéristiques, vous pourrez solliciter des conseils plus judicieux sur les bonnes façons d’entretenir vos arbres fruitiers. Par exemple en sachant que le porte-greffe de l’arbre que vous possédez pousse généralement jusqu’à 5 mètres, vous ne chercherez pas à le réduire à 3 mètres, ce qui peut être la cause de nombreux soucis!

Le rôle de la lumière dans la fructification

De tous les facteurs climatiques, la lumière solaire est le principal promoteur de la fructification. La quantité minimale de lumière nécessaire à l'induction florale est de 30% de l’ensoleillement journalier. Pour maintenir un taux optimal de fructification sur les branches fruitières, l'ensemble du feuillage doit recevoir un minimum de 50% de la lumière du jour.

L’influence de la taille sur la formation des bourgeons à fruits

La taille a pour conséquence d'ouvrir le robinet de la sève brute venant des racines. Après la taille d’hiver, il y a présence de plus de sève brute et de substances azotées dans les tissus au détriment des sucres élaborés par la photosyn­thèse. Or les sucres sont reconnus pour la stimulation de la formation de bourgeons à fruits.

Dès juillet la situation s'inverse, les plaies sont cicatrisées, la pression interne est rétablie, les nouvelles feuilles formées produisent des sucres élaborés et il y a amorce de production de bourgeons à fruits.

Lorsque l'arbre est jeune, la taille n'aide pas la fructification car le faible nombre de feuilles présentes dans l'arbre ne produisent pas suffisamment de sucres élaborés. Lorsque l'arbre est plus âgé, celui-ci répond bien à la taille par la production de sucres élaborés qui stimulent la formation de bourgeons floraux.

L'induction florale est également régie par l'équilibre entre deux facteurs: un facteur à effet promoteur qui réside dans les feuilles et un autre facteur à effet inhibiteur sécrété par les semences des fruits. La présence de fruits entrave la formation des bourgeons floraux, les pépins des fruits fécondés sécrètent une hormone, l'acide gibbérellique qui inhibe l'induction florale. On comprend ici la tendance de certains arbres fruitiers à produire en alternance un plus grand nombre de fruits une année sur deux.

 

Comment régler un problème d’alternance?

 

Pour les arbres sujets à l’alternance, exécutez une taille sévère à tous les ans, en d’autres mots ne laissez pas la chance à l’arbre d’avoir une récolte très abondante. La taille dans ce cas consiste à supprimer jusqu’à 20% des branches pour rétablir l’équilibre entre la production des fruits et l’induction florale. La vigueur de l’arbre sera stimulée et mieux répartie par cette taille drastique. L’alternance sera atténuée avec une production moins volumineuse la première année et plus abondante la deuxième année.

 

La taille d’été

Quelques jardiniers expérimentés pratiquent une taille d’été. Elle concerne principalement  la coupe des gourmands et vise à donner plus de vigueur à l’arbre et plus de couleur aux fruits de la saison. On s’abstient de tailler après le 15 août pendant que l’arbre est dans sa phase d’aoûtement.

 

Outils de taille

Les différents outils pour la taille sont: un sécateur manuel, un sécateur à manches longs, une scie à main et un émondoir télescopique (optionnel) équipé d’un sécateur et d’une scie. Évitez le sécateur à enclume qui écrase le bois et ne fait pas une coupe nette.

 

Techniques de coupe

La lame du sécateur doit être appuyée contre le collet de la branche et cela de façon à exécuter une coupe soignée. La partie fixe (large) du sécateur laisserait un « moignon », ce qu’il faut éviter.

branche%20latéraleIl ne faut pas avoir peur de s’attaquer à des sections des plus grosses branches, puisque leur coupe renouvelle les bourgeons à fruit et maintient la vigueur de l’arbre. La scie à main est l’outil approprié pour les coupes d’un diamètre de 3 cm et plus.

Lors d’une coupe d’une branche au tronc, on doit veiller à :

- ne pas couper dans le collet sur le tronc puisque cela affecte la santé de l’arbre et le rend vulnérable aux maladies;

- ne pas laisser un « moignon » dépasser du collet puisque plusieurs gourmands se manifesteront dès la première année. On doit couper correctement à la limite du collet.

- donner une inclinaison à la coupe pour permettre au bois de sécher plus rapidement et ainsi éviter la pourriture. 

S’il se trouve à la base de l’arbre des gourmands (faux-broussins) qui se développent directement du porte-greffe, ils doivent être coupés car ils sont en compétition avec le tronc principal et détournent la sève de l’arbre.

Enfin il n’est pas vraiment nécessaire après avoir coupé une branche, de recouvrir d’un produit protectant. Si vous voulez le faire pour des raisons esthétiques, utilisez une peinture au latex.

 

Stratégie d’ensemble

 

D’une année à l’autre, le jardinier s’adapte aux poussées de vigueur de son arbre en établissant de nouveaux rameaux pour canaliser cette énergie. Si la problématique est un manque de vigueur, faites une taille sévère. Si l’année suivante, vous n’avez pas de nouvelles pousses annuelles d’environ 20 cm, il faudra évaluer les conditions d’ensoleillement, la fertilité du sol et la santé de l’arbre. Demandez alors conseil, car il faudra bien cerner le problème pour y remédier adéquatement. Souvent il est préférable de couper un arbre chétif et le remplacer par un arbre fruitier sur un porte-greffe différent.

 

 En résumé, la taille des arbres fruitiers est un art, celui d’accompagner chaque arbre dans son développement naturel tout en stimulant la mise à fruit.                                                                               

 

Bonne saison de taille!

 


Ressources :

 

photo d'exclusion au verger semaine_verte_pommier_filet

 

 

- Moustiquaires pour pommiers                                

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://ici.radio-canada.ca/emissions/la_semaine_verte/2012-2013/chronique.asp?idChronique=320363

 


kaolin 2009

-Verger de pommiers pulvérisé avec du Kaolin, une argile transformée industriellement. Le produit  masque les odeurs du verger et empêcher les ravageurs de trouver des sites de ponte.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

84Ferme Miracle Stefan Sob

- La Ferme Miracles, Cazaville, Qc. Verger de 5 hectares en permaculture. Vidéo de 9min. réalisé en novembre 2013 sur l’expérience de Stefan Sobkowiak. Plus de 100 variétés de pommes, plusieurs types de poires, prunes, cerises ainsi qu'une myriade de petits fruits, légumes et autres. Auto-cueillette.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vidéo de 9min https://www.youtube.com/watch?v=_WxhbDDItJc

Site web https://sites.google.com/site/stefansobkowiak/

 


 

 

-La taille du point de vue des producteurs fruitiers, 6 pages, Agriculture-Ontario, 2011. En Français  http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/00-006.htm